Les personnes à haut potentiel intellectuel
Les termes désignant le haut potentiel intellectuel (HPI) sont variés. Les pays anglo-saxons, par exemple, parlent de personnes « gifted » (douées), alors que les francophones les qualifient de « surdouées », « précoces » ou encore, récemment, de « zèbres ». Dans la pratique, nous avons une préférence pour « haut potentiel intellectuel » puisqu’il souligne un potentiel de développement, qui peut être utilisé ou non.
Selon Caroff (2004, p.235), le HPI pourrait se définir comme « une capacité à réaliser, dans un certain nombre d’activités intellectuelles, des performances que ne parviennent pas à accomplir la plupart des enfants du même âge ».
Pereira-Fradin & Jouffray (2006) relèvent, quant à elles, qu’un apprentissage précoce de la lecture ou un avancement prononcé dans le domaine des mathématiques peut être une caractéristique du HPI.
Si les auteurs proposent différentes définitions du haut potentiel intellectuel, le consensus est, néanmoins, clair concernant le fait que le quotient intellectuel (QI) est « le critère indispensable et nécessaire à la détection » (Tamisier, 2007, p.13). Généralement, ce seuil est placé à 130 de QI total, la moyenne se situant à 100.
Il est important de souligner qu’il est possible d’avoir un haut potentiel dans un domaine mais d’obtenir des performances dans la moyenne, voire médiocres dans d’autres (Pereira-Fradin, 2004), tout comme il est possible d’être détecté comme à haut potentiel intellectuel, alors que le score obtenu est inférieur à 130.
En effet, de nombreux facteurs influencent les résultats (le stress, la motivation, le manque de sommeil, un trouble attentionnel, une dépression ou un autre trouble psychique selon Cloutier & Drapeau, 2008).
Les résultats doivent être analysés et interprétés par un professionnel. Afin d’avoir une vision plus globale, les tests de QI sont complétés par des entretiens avec l’enfant/l’adolescent et son entourage, ainsi que, potentiellement, des tests projectifs (Zigler & Raul, 2000).
Les autres difficultés souvent associées au HPI comme une anxiété plus élevée que la moyenne, une sensibilité plus accrue ou une basse estime de soi ne sont pas, selon la littérature scientifique, caractéristiques du HPI. Cette réputation est donc due à un biais « d’échantillonnage » : les conclusions sont tirées à partir d’échantillons non représentatifs de toutes les personnes à HPI composant une population.
Néanmoins, au niveau individuel, les personnes à HPI peuvent ressentir, du fait de ce potentiel, un décalage dans leurs relations sociales ainsi que de l’ennui dans certains contextes (école, travail, etc.). De ce fait, un soutien thérapeutique est parfois nécessaire pour aider la personne à se connaître et à adapter son fonctionnement. Dans le cas d’un enfant à HPI, un soutien aux parents et aux enseignants est souvent envisagé.
People with high intellectual potential
The terms for high intellectual potential (HPI) are varied. Anglo-Saxon countries, for example, speak of “gifted” people, while French speakers describe them as “gifted”, “precocious” or even, recently, “zebras”. In practice, we have a preference for “high intellectual potential” since it emphasizes development potential, which may or may not be used.
According to Caroff (2004, p.235), HPI could be defined as “an ability to achieve, in a number of intellectual activities, performances that most children of the same age fail to achieve”. Pereira-Fradin & Jouffray (2006) note that early learning to read or marked advancement in the field of mathematics can be a characteristic of HPI. If the authors propose different definitions of high intellectual potential, the consensus is, nevertheless, clear concerning the fact that the intelligence quotient (IQ) is “the indispensable and necessary criterion for detection” (Tamisier, 2007, p.13). Typically, this cutoff is set at 130 total IQ, with an average of 100.
It is important to underline that it is possible to have a high potential in one field but to obtain average performance, even mediocre in others (Pereira-Fradin, 2004), just as it is possible to be detected as having high intellectual potential, although the score obtained is less than 130. Indeed, many factors influence the results (stress, motivation, lack of sleep, attention disorder, depression or another mental disorder according to Cloutier & Drapeau, 2008). The results should be analyzed and interpreted by a professional. In order to gain a more holistic view, IQ tests are supplemented by interviews with the child / adolescent and those around him, as well as potentially projective tests (Zigler & Raul, 2000).
Other difficulties often associated with HPI such as higher than average anxiety, increased sensitivity or low self-esteem are not, according to the scientific literature, characteristic of HPI. This reputation is therefore due to a “sampling” bias: conclusions are drawn from unrepresentative samples of all people with HPI in a population.
However, at the individual level, people with HPI may experience, because of this potential, a gap in their social relations as well as boredom in certain contexts (school, work, etc.). Therefore, therapeutic support is sometimes necessary to help the person to get to know itself and to adapt its functioning. In the case of a child with HPI, support for parents and teachers is often considered.
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
Le TDAH est un trouble neurologique d’origine génétique qui concerne au moins 5% des enfants (American Psychiatric Association, 2013). Il rapporte à deux types de difficultés qui ont un retentissement négatif dans au moins deux domaines de la vie quotidienne (DSM 5) :
Une capacité d’attention diminuée qui se caractérise notamment par une difficulté à se concentrer longtemps, une tendance à être distrait par des éléments sans importance, un évitement des activités demandant une attention soutenue, une difficulté à organiser son travail, une impression par les proches de ne pas être écoutés ou la perte des affaires utilisées dans le quotidien.
(2) Une hyperactivité-impulsivité qui se caractérise pour la première par un besoin irrépressible de bouger ses mains ou ses pieds, de se lever ou de grimper partout, à faire du bruit et pour la seconde par une tendance à interrompre les autres, à difficilement contrôler ses émotions (p.ex. impatience, irritabilité) et à difficilement inhiber son comportement (p.ex. attendre son tour dans un jeu).
Il est à noter que ces symptômes d’attention et d’hyperactivité-impulsivité varient en intensité chez chaque enfant souffrant de TDAH et que certains n’en expriment qu’une partie. À l’âge adulte, ce sont en principe les difficultés attentionnelles qui prédominent, alors que l’hyperactivité-impulsivité diminue.
Il faut également préciser que ces symptômes surgissent dans de nombreuses autres affections (DSM 5) : comportement hostile et opposant, dépression de l’enfant, anxiété, consommation de substances, dissociation due à un traumatisme, fatigue due à un trouble des apprentissages, etc. Dans ces cas-là, il ne s’agit pas toujours d’un TDAH.
Pour se repérer parmi toutes ces données, il est conseillé de contacter un psychiatre ou psychologue qui procédera, à l’aide de différents tests et questionnaires, à une évaluation complète de la symptomatologie. Les proches et enseignant.e.s de la personne seront notamment contactés.
Ce dépistage est important car un TDAH peut avoir des conséquences négatives au niveau (1) de la personne (estime de soi basse, troubles du comportement, abus de substance, risque accru d’accidents et blessures), (2) de la scolarité/travail (difficultés d’apprentissage, risque d’échec), (3) de la famille (difficultés éducatives, détresse parentale) et (4) des relations sociales (conflits, moqueries, rejet) (Steinhausen, 2009).
Heureusement, certaines personnes ayant un TDAH évitent ces écueils et, pour les autres, des prises en charge thérapeutiques permettent de les surpasser. Il s’agit notamment d’aménagements scolaires pour diminuer l’impact du trouble sur les apprentissages. De plus, une psychothérapie est souvent nécessaire pour aider l’enfant à apprivoiser ses difficultés, améliorer son estime de soi, développer ses compétences sociales mais également soutenir sa famille. Un traitement médicamenteux à base de méthylphénidate (Ritaline*, Medikinet*, Concerta*) ou d’autres molécules (Elvanse*, Stratera*) stimulant le système nerveux central peut également être proposé.
Attention deficit disorder with or without hyperactivity (ADHD)
ADHD is a genetic neurological disorder that affects at least 5% of children (American Psychiatric Association, 2013). It relates to two types of difficulties that have a negative impact in at least two areas of daily life (DSM 5):
(1) A diminished attention span which is characterized in particular by difficulty in concentrating for long, a tendency to be distracted by unimportant elements, avoidance of activities requiring sustained attention, difficulty in organizing one’s work, feeling by loved ones not to be listened to or the loss of personal belongings used in everyday life.
(2) A hyperactivity-impulsivity which is first characterized by an irrepressible need to move its hands or feet, to get up or to climb everywhere, to make noise and second by a tendency to interrupt others, to find it difficult to control one’s emotions (eg impatience, irritability) and have difficulty inhibiting one’s behavior (eg waiting their turn in a game).
It should be noted that these symptoms of attention deficit and hyperactivity-impulsivity vary in intensity in every child with ADHD and that some express only part of them. In adulthood, there are usually attentional difficulties that persist, while hyperactivity-impulsivity decreases.
It should also be noted that these symptoms appear in many other conditions (DSM 5): hostile and opposing behavior, child depression, anxiety, consumption of substances, dissociation due to trauma, fatigue due to a learning disability, etc. . In these cases, it is not always ADHD.
To find your way through all this data, it is advisable to contact a psychiatrist or psychologist who will carry out an evaluation of the entire symptomatology, using various tests and questionnaires.
The person’s relatives and teachers will be contacted in particular with the permission of the patient. This screening is important because ADHD can have negative consequences at the level (1) of the person (low self-esteem, behavioral problems, substance abuse, increased risk of accidents and injuries), (2) education / work (learning difficulties, risk of failure), (3) family (educational difficulties, parental distress) and (4) social relationships (conflicts, mockery, rejection) (Steinhausen, 2009). Fortunately, some people with ADHD avoid these pitfalls and, for others, therapeutic care can overcome them. These include school arrangements to reduce the impact of the disorder on learning. In addition, psychotherapy is often necessary to help children cope with their difficulties, improve their self-esteem, develop their social skills but also support their family. A drug treatment based on methylphenidate (Ritalin *, Medikinet *, Concerta *) or other molecules (Elvanse *, Stratera *) stimulating the central nervous system may also be proposed.